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Corneille
The Birth of Cornelius

Sony, 2007

Il est de bon ton chez une certaine faune journalistique de lever le nez sur Corneille, et sans doute ses chiffres de ventes et son succès auprès de la gent féminine y sont-ils pour beaucoup. Mais n’en déplaise aux persifleurs, l’Adonis d’ébène possède l’une des plus belles voix soul de la scène québécoise. Enregistré à New York sous l’égide de Russell «The Dragon» Elevado (D’Angelo, Erykah Badu, Alicia Keys) et destiné à devenir la carte de visite dans l’anglophonie de l’héritier rwandais de Stevie Wonder et de Seal, ce troisième album studio fait oublier le précédent, Les Marchands de rêves, qui m’était personnellement apparu comme un faux pas. Corneille, qui signe ici paroles, musiques et arrangements, livre sur le ton de la confidence de petites vérités sur son nouveau bonheur conjugal, sur les grandeurs et misères de l’amour. Et dans I’ll Never Call Home Again, il revisite les lendemains du génocide qui lui a ravi sa famille et dont il avait fait le thème de Parce qu’on vient de loin, son impeccable premier opus. De la belle ouvrage!