Retour de Bigras, après quelques années consacrées à son métier de cinéaste et de comédien. Retour d’un voyage en Bosnie qui le bouleverse et lui inspire des chansons de colère et de désespoir (trilogie qui clôture l’album). Il signe la quasi-totalité des textes et des musiques, en plus de reprendre Ave Maria, de mêler du Beethoven au rap, au rock déchaîné. Ce qui pourrait ressembler à de l’éclectisme devient plutôt ici un vaste foutoir tonitruant, ce qui est bien dommage, compte tenu de la prestance et du talent du bonhomme. Toujours la même puissance vocale, dont il ne se prive pas, jusqu’à la caricature de lui-même. À ce Bigras colérique et hargneux, on peut préférer la pudeur de L’Astronaute ou la charge émotive de La Rivière perdue (en duo avec Luce Dufault) ou la tendresse des notes à son fils, qui jalonnent le livret joliment illustré.
Guide albums
Dan Bigras
Fou
Les disques de l'ange animal, 2005