Se taper l’America de Dan Deacon en pleine convention républicaine se révèle un exercice ensorcelant. Le pays dépeint par le musicien diffère en tous points de la vision manichéenne et économiste de Romney – la représentation des U.S.A. de Deacon évoque plutôt les thèmes du sacrifice, du rêve et de la liberté. Dans les moments les plus succincts, il parvient à éblouir: le trio True Thrush, Lots et Prettyboy zigzague joyeusement dans tous les sens, rappelant parfois Sufjan Stevens par le truchement d’un folâtre LCD Soundsystem. Là où Deacon s’égare, c’est dans la suite USA I, II, III et IV, qui frôle la demi-heure de panoramas électroacoustiques curieusement homériques, quoique trop masturbatoires pour qu’on prenne vraiment notre pied.
Guide albums
Dan Deacon
America
Domino, 2012