Bien que Daran ait rarement déçu, l’auteur-compositeur-interprète surprend quand même ici avec Le monde perdu, un 8e album percutant malgré son refus de l’artifice. Armé que de sa guitare, son harmonica et ses cordes vocales (on y reviendra), l’artiste français qui habite le Québec depuis un bail offre onze pièces aux mélodies lancinantes et aux verbes aussi justes qu’à la première personne. À souligner, le passage du temps laisse, mine de rien, un grain fort appréciable sur la voix de Daran; un timbre toujours musclé, certes, mais également usé et vulnérable par moments (l’émouvante Gentil en témoigne d’ailleurs). D’accord, la lourdeur du disque pourrait rebuter certains mélomanes, mais Le monde perdu demeure une grande œuvre; surtout lorsque bien décantée. À écouter avec attention.
Guide albums
Daran
Le monde perdu
Le mouvement des marées/Select, 2014