C’est bel et bien Nona Marie Invie, la leader de DDD, en costume d’Ève qui nous toise sur la pochette du deuxième album de la seule formation de Minneapolis capable (en principe) d’officier comme orchestre maison dans un bar enfumé de La Nouvelle-Orléans autant que dans une guinguette de Paris ou un cimetière de Belgrade. Cette nudité a de quoi surprendre, parce que c’est tout en élégance pudique, avec le port altier de la chanteuse de cabaret, que la pasionaria sans cause pousse ses complaintes feutrées et ténébreuses. Accompagnée d’un piano mélancolique auquel viennent se greffer accordéon, trompette ou banjo, elle jette des éclats de lumière de lune sur une musique d’alcôve pour feuilles qui tombent.
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Dark Dark Dark
Wild Go
Supply & Demand, 2011