David Bowie
Heathen

D’abord, les détails: Heathen, 25e album de David Bowie, marque le retour de Tony Visconti – responsable des meilleurs disques du Thin White Duke dans les années 70 – à la réalisation; peut compter sur la présence d’invités comme Dave Grohl, Lisa Germano et Pete Townshend et ne s’embourbe pas dans de vaseux concepts. Maintenant, l’essentiel: Heathen est un disque qui ne cherche pas à être dans l’air du temps (ce qui, paradoxalement, est la meilleure façon d’être actuel), dans lequel Bowie se fait plus autoréférentiel que jamais: l’intro de Slow Burn, c’est Teenage Wildlife avec Townshend dans le rôle de Fripp; la planante Sunday semble s’être échappée de Low; etc. Jusqu’à cette reprise d’I Took a Trip on a Gemini Spaceship, du Legendary Stardust Cowboy, qui est un clin d’oil à Ziggy. Mais c’est aussi un album dans lequel Bowie se montre tour à tour fragile (Afraid) ou guilleret (Everyone Says Hi), mais rarement affecté, malgré quelques reprises destinées à égarer l’auditeur (Cactus, des Pixies et I’ve Been Waiting for You de Neil Young). Un disque sincère, de la part d’un homme qui porte sa cinquantaine avec une élégance peu commune.