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David Byrne: Grown Backwards

David Byrne
Grown Backwards

Nonesuch/Warner Music, 2004

Perdu pendant plus d’une décennie au milieu d’une samba incessante, le génie des ex-Talking Heads accouche ici d’un précieux album intime et anecdotique construit autour d’arrangements simili-classiques rappelant un Sgt. Pepper’s dont les abus auraient mené à une légère schizophrénie permanente. Parmi ces brillantes mélodies défendues d’une voix de fausset qui arriverait (heureusement) bonne dernière à Star Académie, notons The Man Who Loves Beer, une bizarrerie religieuse chantée en français et quelques bossas-novas fluides qui rempliraient d’aise Antonio Carlos Jobim. S’attardant aux bizarres de la dérive humaine dans les grandes cités, la forme d’écriture – cocasse -, parfois quasi automatique, qui n’a pas varié depuis Life During Wartime, affiche encore cette névrose assumée qui fait de Byrne un des témoins importants des délires du 20e siècle américain.