Beth Orton
Daybreaker

Oubliez les termes qu’on lui a accolés à ses débuts (de folktronica à trip-folk) : sur Daybreaker, Beth Orton s’affirme comme une chanteuse folk, point. Seulement elle est aussi une fille de son époque, ce qui lui permet d’aller au-delà de la guitare acoustique et de l’harmonica, et possède un penchant pop qui apparaît discrètement sur ce disque. Mais à l’exception du morceau composé par les Chemicals Brothers, avec qui elle entretient une relation musicale depuis des années, l’instrumentation électronique ne tient pas le haut du pavé, ici. Ben Watt, d’Everything but the Girl, assure toujours la réalisation, et compense le rôle moindre des machines par arrangements de cordes somptueux qui servent d’écrin à la voix de la timide anglaise Si aucun des disques de Beth Orton ne semble avoir pu recréer l’innocente magie de son premier, elle maintient le cap, laissant sa petite voix fragile se frotter à celle d’invités de taille (Ryan Adams et Emmylou Harris apparaissent pour des duos) devant qui elle n’a pas à pâlir.