Dès les premiers instants de cet album, l’envoûtement fait son ouvre. Il y a d’abord les volutes du doudouk, instrument à vent arménien ancêtre du hautbois; la voix plaintive et habitée de Hraïr Hratchian, lui-même d’origine arménienne; l’enrobage musical sombre, minimaliste et dramatique, qui peut autant planer dangereusement à basse altitude que s’écraser au sol avec fracas; et les textes, déclamés en français et en arménien, qui prennent bien soin de ne pas se dévoiler au premier venu. Une fois transporté à destination, il reste une impression d’avoir traversé des contrées imaginaires où la poésie sert à panser les plaies de l’âme et la musique, à visiter ses recoins les plus mystérieux. Mais l’originalité de la proposition musicale de De la Caucase, elle, est bien réelle. Lancement le 12 octobre, au Café Chaos.
Guide albums
De la Caucase
Tes lèvres sucrées
Indépendant/LOCAL, 2002