On ne sait jamais trop où ira Dan Bejar sur le prochain album, et ce côté imprévisible ajoute au plaisir. Sachant cela, il nous surprend quand même beaucoup avec Kaputt. Puisant dans la musique du tournant des années 80, il exhume tout ce que cette époque a pu avoir de quétaine (trompettes et saxos omniprésents, nappes de synthés cosmiques, éléments rythmiques empruntés au soft rock). C’est une chose que d’aller piger dans cet héritage, mais c’en est une autre de le faire sans trop cabotiner, dans une relecture intelligente, audacieuse et très mélodieuse! Le grain de voix est chaud, lumineux; l’interprétation affiche une langueur sensuelle, vaporeuse. Textes pas cons en prime (le titre de l’album est un clin d’oeil au roman homonyme de Curzio Malaparte).
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Destroyer
Kaputt
Merge, 2011