Puisque son contenu fut enregistré en même temps que celui de Rejoicing in the Hands, paru plus tôt cette année, il est assez normal que Niño Rojo ne procure pas le même étonnement. La fraîcheur et la qualité de ces 16 autres pièces néo-folk sont néanmoins d’un degré équivalent, à commencer par cette merveilleuse reprise d’Ella Jenkins qui ouvre l’album (Wake Up, Little Sparrow). Tout en allant repêcher l’esprit du blues acoustique et celui de la contre-culture, le cosmopolite Banhart ne tombe pas dans la caricature ni le revival à outrance. Ces gentilles ballades dissimulent d’ailleurs une part d’imprévisible et d’anormalité qui finit par les rendre déstabilisantes (Sister, Electric Heart, etc.). Une savoureuse rencontre du naïf et du subversif, dont le clip champêtre d’At the Hop, inclus sur le disque, rend bien compte.
Guide albums
Devendra Banhart
Niño Rojo
Young God/Revolver, 2004