Diana Krall
The Girl in the Other Room

À deux rarissimes exceptions, la superstar du jazz Diana Krall n’avait jamais endisqué de chansons de son propre cru. Preuve qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, la diva présente enfin un nouveau disque studio qui renferme une bonne moitié de matériel original signé de sa main… et de celle de son heureux élu, monsieur Elvis Costello. C’est toujours très mellow et langoureux mais surtout plus sobre et plus bluesy. Lady Di s’est débarrassée de l’armada des violons qui, même orchestrés par Johnny Mandel et Claus Ogerman, auraient fini par la noyer dans la ouate éthérée. Et au lieu de standards réchauffés de Gershwin, Porter ou Billy Joel, la blonde sulfureuse préfère l’amertume de Mose Allison, Joni Mitchell et Tom Waits, tant qu’à interpréter. L’heure de vérité pour la Canadienne? Un virage décisif, en tout cas.