Latitude Nord
Dis-leur

En 1998, atterrissait sur mon bureau un maxi-CD indépendant intitulé Si y’a moyen, qui déjà se démarquait de la production rap québécoise par ses sonorités et ses accents ouverts sur le monde. C’est par ces quatre titres que les instigateurs de ce projet, El Winner (d’origine algérienne) et Trez (d’origine marseillaise) ont attiré l’attention de la multinationale Universal, qui a d’ailleurs repoussé plusieurs fois la sortie de Dis-leur. Cette fois, c’est la bonne, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est diablement convaincant. Avec ses thèmes engagés sans être moralisateurs, ratissant assez large pour faciliter l’exportation vers la francophonie, et avec ses beats béton enrichis d’instrumentations traditionnelles, Latitude Nord frappe fort et en plein dans la cible. Bien sûr, les références typiquement québécoises sont à peu près inexistantes, mais gageons que vu le fort calibre de leur mouture, Trez et El Winner s’en tireront sans problème, autant ici qu’à l’extérieur de nos frontières.