Dominique A.
Auguri

L’album précédent de Dominique A, Remué, était une fantastique opération d’autodestruction. Combattant ses penchants vocaux naturels, le Nantais avait noyé, dans un accès de rage et de nihilisme, ses trémolos sous des torrents de guitares saturées. Avec Auguri, le chanteur semble se réconcilier avec lui-même, renouant avec une certaine mélancolie et faisant même preuve d’humour (avec sa reprise des Enfants du Pirée ou la douce-amère Les Chanteurs sont mes amis) mais garde une part de l’agressivité déployée sur Remué. En compagnie du guitariste John Parish (PJ Harvey, Sparklehorse, etc.), il livre des chansons relativement brutes mais néanmoins denses. Entre la guillerette Ses yeux brûlent, sorte de slow de bal de province, et la terriblement poétique Le Commerce de l’eau (l’une de ses plus belles chansons à vie), Dominique A emploie une palette d’émotions étonnante et confirme sa place parmi les auteurs majeurs de la chanson française.