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Steve Hill: Domino

Steve Hill
Domino

Audiogram/Select, 0000

Il s’est déroulé trois vies depuis le dernier disque de Steve Hill. Une quasi-volte-face. De sublime jeune premier de la guitare au secours de bras meurtris du blues, soulagé du risible fardeau de porte-flambeau à la cape dorée, le musicien de 28 ans s’offre un véritable premier test, sautant courageusement à pieds joints hors du moule: blues-trash sur séquences programmées (Bad Boy), surf-rock vitaminé (Run), amalgames rock aux arrangements allumés (Chasin’ The Hidden Dragon), non rébarbatifs(!) à Stefie Shock, et son texte qui groove en français (Les Eaux troubles. À mesure que les 12 dominos de Hill basculent, on saisit la portée du déluge qui tempêtait tout ce temps dans sa foisonnante caboche: on est tout à fait séduit par son assurance sur la ligne de front. Hill chante mieux et joue moins, occasion d’y insérer une dizaine de collaborateurs, plus expérimentés sur le plan technique, mais aussi de nous donner un premier vrai disque d’auteur. Ainsi négociée, la sortie de cette téméraire courbe laisse poindre à l’horizon une ligne droite d’un tout autre bleu.