Dix ans que le groupe de Manchester construit un édifice de rock poignant et raffiné. Depuis que le Mercury Prize l’a mis en lumière en 2008, Elbow a élargi son bassin de fans, mais contrairement à d’autres, il est resté fidèle à lui-même. Le dernier album est un ravissement: la voix de Guy Garvey, soliste exceptionnel, y joue pour beaucoup. Il verse parfois dans un lyrisme un peu appuyé, mais la guitare mordante des débuts rétablit l’équilibre, casse l’effet Coldplay. Délicate mais épique, la première chanson vaut à elle seule le détour: il y a là quelque chose d’ouvert, de magnifié. Du rock orchestral composé par des musiciens perfectionnistes qu’on voudrait pouvoir aller entendre dans une église avec le Hallé Youth Choir (bel ajout): un album qui élève.
Composition: 85 %
Textes: 75 %
Arrangements: 90 %
Prise de son: 90 %
Supplément d’âme: 95 %