À chaque nouvel album, Elliott Smith raffine un peu plus la recette de sa pop aérienne, tout en évitant soigneusement de sombrer dans le maniérisme. Toujours aussi beatlesque, Figure 8 est à classer à mi-chemin entre le folk dépouillé d’Either/Or et le côté plus travaillé du glorieux XO. Difficile d’expliquer le charme de Smith: l’équilibre créé entre cette voix fragile et ce sens inné de la mélodie relève presque de l’ésotérisme. Ses chansons les plus simples possèdent une qualité absolument intangible. Ainsi, la première moitié d’Everything Means Nothing to Me a beau être jouée piano-voix, on a l’impression d’avoir un orchestre symphonique dans la tête. Lorsque les cordes débarquent finalement, c’est comme si on les avait déjà en nous. Je pense qu’on appelle ça le talent.
Guide albums
Elliott Smith
Figure 8
Dreamworks/Universal, 2000