L’insaisissable et très éclectique Italo-Islandaise Emiliana Torrini, qui avait commis un premier effort autrement plus trip hop en 2000, Love in the Time of Science, revient, après un détour par le Seigneur des anneaux II (Gollum’s Song) et quelques collaborations (Thievery Corporation et… Kylie Minogue) pour un second tour de chant rêveur et feutré, Fisherman’s Woman. Désormais artisane d’une folk dénudée et contemporaine, elle livre 12 "bluettes" chauffées au soleil, toutes en menus détails: fenêtre qui grince sous l’effet du vent (Lifesaver), discrets intermèdes de mélodica, guitare qui ondule, furtive et tamisée, pour laisser toute la place à la voix, bien à l’avant. Un peu comme si une petite souris de la trempe de Kristin Anna Valtysdottir du groupe múm recevait la visite de Nick Drake, la nuit, dans ses rêves. Ouaté, intimiste, accessible, candide mais jamais puéril.
Guide albums
Emiliana Torrini
Fisherman's Woman
Rough Trade, 2005