Encre
Encre

Lorsqu’on porte un nom aussi poétique que celui de Yann Tambour, pourquoi le cacher ? Parce que l’homme derrière le pseudonyme d’Encre préfère l’obscurité. Ce jeune français, signature du tout aussi jeune label Clapping Music, liquide, en un peu plus de 30 minutes, toute velléité d’une quelconque joie de vivre. Un rock électronique résolument minimaliste (percussions, glitch et friture, échantillonnages divers et une trompette mélancolique ça et là) soutient des histoires d’amour décomposées, déclamées de façon atone sur un mode parlé-chanté qui n’est pas sans rappeler celui de Jérôme Minière. Les structures squelettiques des morceaux menacent à tout point de s’écrouler, mais Encre arrive à nous transporter ailleurs sur son petit nuage gris. Tout cela pourrait paraître simplement sordide, mais les confessions dénudées de ce bricoleur de chansons d’appartement ("Vas-y trouve-en un autre/ Moi j’attends qu’ça/ pour lui mettre mon poing dans la gueule") font presque sourire à force de grisaille.