Billy Bragg and the Blokes, Billy Bragg
England, Half English

Après ses superbes réinterprétations de l’ouvre de Woody Guthrie en compagnie de Wilco (Mermaid Avenue), Billy Bragg, le roi de la chanson gauchiste, revient à ses racines d’agitateur social. Plus calme qu’à ses débuts où il rageait contre le méchant Capital en compagnie de sa guitare désaccordée, il s’entoure ici d’un aréopage de musiciens et se lance dans toute les directions du soul au ska, en passant par la musique africaine et son message semble se diluer à force de vouloir bien faire. Sur William Bloke, paru en 1996, il alternait adroitement les odes à la vie de famille et des ballades dénudées à caractère social (la superbe Northern Industrial Town) et proposait déjà des arrangements plus développés. Ici, par contre, il pèche par excès, en particulier dans les textes, (les lourdingues diatribes de No Power Without Accountability sont particulièrement indigestes). Avec l’âge, il semble que son agit-prop soit devenue un peu trop agit-pop.