«La nuit sait que le bruit est un refuge / mais le bruit sait que la nuit est un refuge», murmure Jean-Philippe Payette dans Willie. Le chanteur sous sédatif aurait pu ajouter à cette saillie poétique que le bruit est un refuge pour son groupe, Esker Mica, qui préfère visiblement soigner ses textures et ses ambiances plutôt que de traquer la mélodie forte. Tapi dans la caverne d’un post-rock funèbre ployant parfois sous le poids de ses ambitions épiques, le quintette montréalais fait surtout mouche en mode réduction des effets; la cafardeuse Laurentie émeut grâce à son motif de guitare obstiné et son texte surréaliste inventoriant les souvenirs d’une enfance perdue (la gomme au savon ou le slap shot d’Al MacInnis!).
Guide albums
Esker Mica
Animaux noirs
Indépendant, 2012