Après le détour technoïde d’Eden, disque déroutant et parfois dérouté, Étienne Daho revient à une certaine pureté acoustique, qui, paradoxalement, n’exclut pas une certaine emphase. À preuve: il est allé enregistrer à Londres, aux légendaires studios d’Abbey Road, pour rehausser ses petites pop songs d’un orchestre de cordes. Il réussit une fois de plus à habiller sa voix (au registre limité mais au timbre enjôleur) de manière à nous faire croire qu’il sait chanter. Entouré de collaborateurs de talent (Les Valentins à la réalisation, Vanessa Daou en duo, etc.), il adapte Carly Simon (L’Année du dragon), flirte avec le maniérisme, mais arrive toujours à éviter le naufrage. S’il n’est pas à la hauteur du magnifique Paris ailleurs, Corps et Armes nous prouve à nouveau que Daho est parvenu avant tout le monde (et parvient toujours) à marier une certaine idée de la chanson française à des sonorités typiquement britanniques. Une réussite.
Guide albums
Étienne Daho
Corps et armes
Virgin, 2000