Étant donné la maladie qui affligeait Etta James depuis belle lurette, on pressentait que cet album sorti à l’automne serait son chant du cygne. Si The Dreamer n’est pas, et de loin, son meilleur disque, il s’avère un épilogue adéquat à cette carrière d’un demi-siècle passée au carrefour du soul, du jazz et du blues. Comme son idole de jeunesse Billie Holiday, Etta James avait vu la puissance et le lustre de sa voix s’amoindrir au fil des ans, mais avait su compenser la perte avec son phrasé pétri de spleen et son admirable intelligence du texte. En témoignent sa relecture de Misty Blue, son clin d’oeil à Ray Charles avec In the Evening et même cet emprunt inattendu à Guns N’ Roses, Welcome to the Jungle. Un beau cadeau d’adieu, en somme.
Guide albums
Etta James
The Dreamer
Verve, 2012