Une dualité particulière habite le groupe pop rock local Eugène et le cheval en ce moment. Alors que le nom du projet – rappelons-le : une référence à Ionesco – et le titre ampoulé de ce deuxième album annoncent une œuvre alambiquée à souhait, le quatuor propose, en fait, une sélection plutôt convenue. Histoire de se repérer, disons que ces Pertes de mémoires se retrouvent quelque part entre la pop atmosphérique lissée de Karkwa et le rock éclaté des premières offrandes de Malajube. Bien sûr, Eugène et le cheval ne se contente pas de glaner. On sent quand même poindre davantage ici une certaine signature musicale plus personnelle; bien plus que sur son premier disque, du moins (la quasi post-rock La ruche en témoigne tout particulièrement). Côté textes, on demeure au service des mélodies, malgré leur prosaïsme. Sans être la grande oeuvre annoncée, Pertes de mémoires et autres mécanismes de défense pourrait tout de même être la graine d’une riposte à venir qui pourrait surprendre.
Guide albums
Eugène et le cheval
Pertes de mémoires et autres mécanismes de défense
Indépendant, 2014