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Fontarabie: Fontarabie

Fontarabie
Fontarabie

Dare To Care Records, 2014

Deux années après la pause que son groupe s’impose, c’est finalement au tour de Julien Mineau — chanteur et guitariste de Malajube — de dévoiler un violon d’Ingres échafaudé en toute confidentialité depuis 2009: Fontarabie, une œuvre remarquable doublée d’un projet tantôt inspiré, tantôt inspirant.

À l’instar de ses frères d’armes Francis Mineau (avec Oothèque) et Thomas Augustin (avec Jacquemort), la facture sonore «pop» distinctive de Malajube — également émulée par bon nombre d’ersatz au fil des années — est, bien sûr, discernable au sein de Fontarabie, mais est surtout enjolivée de compositions aussi luxuriantes que glauques et tanguant vers la musique classique (l’utilisation du célesta, qui tient du motif ici, appuie fortement cette direction). Si la réalisation — la première de Mineau — ne convient pas toujours à la palette d’un exercice aussi périlleux que panaché, celle-ci prête toutefois, mine de rien, main-forte à la diégèse de la création du multi-instrumentiste tant l’ambiance y est également très cinématographique. Un disque à classer quelque part entre le Smile de Brian Wilson et la trame sonore d’Edward Scissorhands… genre!

En marge des pièces enregistrées par Mineau et ses conspirateurs, Fontarabie — le disque — étonne également lorsqu’on s’attarde au pedigree de son auteur (qui aura contribué, bien malgré lui, au rayonnement international du fameux «son de Montréal»), puis à sa démarche: aussi discrète que personnelle, voire à la bonne franquette; faisant fi des courants musicaux du moment ainsi que de la tendance «à la pièce» de l’industrie. Bref, Mineau propose ici une œuvre aussi exigeante pour lui que pour ses auditeurs et qui annonce, par la bande, également un «retour» prometteur. Enfin!

Lisez aussi les critiques d’Olivier Robillard Laveaux et de Réjean Beaucage de Fontarabie.

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