Pour une fois, on ne contestera pas le choix des jurés: le Juno du meilleur album jazz canadien revenait bel et bien à François Carrier. À des galaxies de l’académisme pompeux de certains nominés des années précédentes, Compassion est un véritable coffre aux trésors. Plein de joyaux y figurent. D’abord, le jeu de Carrier: son saxophone alto s’est carrément détaché du mentor Phil Woods; il explore sans limites et surtout sans complexes. La pièce-titre m’a même rappelé les longs préambules de Pharoah Sanders, c’est bien pour dire… À l’orée d’une brillante carrière (déjà bien amorcée), Carrier et son quatuor acoustique cimentent des ingrédients improbables et en font une mouture hautement digeste. Un tour de force.
Guide albums
François Carrier Trio+1
Compassion
Naxos Jazz, 2001