Françoise Hardy
Clair Obscur

Après l’étonnant et bien nommé Danger, plein de guitares rageuses, Françoise Hardy renoue avec la pop mélancolique (et acoustique) qui a fait sa renommée. On débute sur une note guillerette, avec Puisque vous partez en voyage, de Mireille, amusante petite pièce des années trente en duo avec nul autre que monsieur Hardy lui-même, Jacques Dutronc. Cet événement, aussi courant qu’un passage de la comète de Halley, vaudrait à lui seul le prix du disque, mais il y a plus à se mettre sous la dent. À preuve, cette adaptation de Django (Tous mes souvenirs me tuent), cet excellent duo avec le fan Étienne Daho (So Sad, des Everly Brothers) ou la sombre Duck’s Blues, écrite par la chanteuse. Moins actuel que son prédécesseur, Clair Obscur ramène Françoise Hardy dans une intemporalité qui lui sied à merveille.