Si l’essentiel des classiques ingénus des années 60 se retrouve ici, la double compil comble aussi le grand vide provoqué par la rareté et le prix excessif des albums endisqués entre 72 et 88. Hardy, souvent cantonnée dans un rôle d’interprète, y avait trouvé en la personne des Jonasz, Berger, Yared et Chedid des talents propres à révéler, à travers une pop de luxe, ambiance casino, la face sombre et glacée de cette âme saturnienne figée dans l’amertume d’un amour impossible. Outre cette autre nostalgie presque kitsch, en prime: huit titres du Danger (dont l’extraordinaire Un peu d’eau) et de Tant de belles choses, et l’ivresse de sa plus belle chanson post-naïve: Partir quand même. Quarante et une leçons d’intégrité.
Guide albums
Françoise Hardy
Le Temps des souvenirs
Virgin/EMI, 2006