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Frank Martel et l'Ouest Céleste: Enjambons le désert

Frank Martel et l'Ouest Céleste
Enjambons le désert

À la main/Indépendant, 2001

On pourrait voir en Frank Martel un frère spirituel d’Urbain Desbois et on n’aurait pas tort. Mais, comme Urbain me le confiait lui-même, c’est Martel qui est le maître à penser de la famille et non le contraire. Les deux hommes partagent un amour évident des mots (riches en images poétiques et en allitérations) et des musiques roots (country, folk, etc.). Martel a, lui aussi, une drôle de voix, qui semble parodier les grands du country québécois, mais qui sait aussi se faire d’une justesse étonnante, voire émouvante, comme sur ce Poisson bien loin de la campagne. Du coup on balance entre le rire (avec cette Madame, qui ramasse les crottes de chien sur un air qui aurait pu être joué par Francine Raymond ou dans cette Ironie de la nuit pseudo-latine) et l’esprit fin. En guise d’accompagnement, on retrouve le duo d’actualistes de choc composé de Bernard Falaise (aux guitares) et Michel F. Côté (à batterie, mais aussi aux petits bruits électroniques incongrus) et le bassiste Eloi Deit , qui semblent tous s’amuser comme des petits fous. Et ça, c’est déjà beaucoup.