Mélodies fredonnées et turlutées sur la route entre deux destinations lors de tournées européennes, ces reels marquent pour Vigneault l’affirmation de la prépondérance d’une tradition acquise durant l’enfance et utilisée dès 1960 dans ses chansons les plus connues. Cette fois-ci dépourvues de textes malgré des titres savoureux (Le Reel aux berges, Le Reel aux galets, Le Reel de l’échouerie) et nécessairement plus finement arrangées au privilège de chaque instrument, particulièrement pour les emportements enivrants du violon. Au Québec, la tradition s’avère toujours à la fois simple et complexe, et l’album soutenu par une dizaine d’excellents virtuoses, dont Les Chauffeurs à pieds et Michel Faubert, ne fait pas exception à cette règle: il s’apprécie par la tête et se ressent par les pieds. Reste aussi, entre deux gigues, belle et douce, La Valse des Macaquains (habitants de Natashquan), dédiée, on le sent, aux amours qui se cherchent loin des bruits de la fête.
Guide albums
Gilles Vigneault
Si on voulait danser sur ma musique
GSI Musique, 2005