Non, le jeune Français Grand Corps Malade ne chante pas. Il ne rappe pas non plus mais il slamme. De sa voix profonde et posée, il récite ses textes réfléchis et remplis d’espoir, souvent criants de vérité. Dérogeant aux règles strictes du slam, Fabien Marsaud enrobe sa prose réaliste d’une trame sonore qui excède parfois le format compact de trois minutes. Oui, les rythmes sont linéaires et les textures musicales rudimentaires, mais ce que l’on retient ici, c’est cette poésie du bitume et cette âme sensible, authentique, un brin mélancolique, qui joue habilement avec les mots, partage ses émotions et fait vivre à l’auditeur quelques moments de grâce (comme ces Voyages en train). Pas de tubes en puissance ici, pas non plus de grooves graves pour mettre le feu à la piste de danse, mais une belle oeuvre qui s’apprivoise tranquillement et réchauffe les coeurs meurtris.
Guide albums
Grand corps malade
Midi 20
Universal, 2006