Avec DJ Premier, le rapper Guru a cherché dans le concept Jazzmatazz à jumeler soul, jazz et hip-hop. Avec Ronnie Jordan ou Branford Marsalis, c’était réussi, mais cette troisième tentative est une déception. Tout y est question d’attitude; il reste bien peu de substance. Que le jazz y soit complètement absent n’a rien à voir, le vrai regret réside dans le côté systématique de la chose, texte d’intro de Guru suivi d’une timide contribution vocale: Angie Stone, Macy Gray, Erykah Badu, The Roots, Amel Larrieux, Les Nubians, Isaac Hayes, etc. Bilal, lui, est vraiment excellent. L’accompagnement sonore est quelconque: boîtes à rythmes prévisibles, sclérosées dans la même formule (qui ne fait pas honneur au hip-hop). Guru aurait eu intérêt à mettre davantage en évidence la personnalité des artistes et faire exulter plus que jamais le hip-hop. Pour la grande fusion des genres, on repassera. Rendez-vous raté.
Guide albums
Guru's Jazzmatazz
Street Soul
Virgin, 2000