Finalement, l’épisode quasi-crooner d’Avenue A n’aura été qu’un leurre: Iggy Pop n’avait pas abandonné sa rage adolescente, il la couvait. À 53 ans, l’Iguane est toujours aussi jeune. Pour Beat em up, il s’est donc entouré d’un groupe de jeunes tâcherons (dont Lloyd Roberts, de Body Count, victime d’un drive-by shooting avant la parution de l’album), qui a torché en vitesse quelques clichés punk et métal. Par moments, ils tombent par accident sur un riff en béton, et la voix d’Iggy rugit comme aux beaux jours des Stooges. Ailleurs, ça relève du mauvais pastiche. La pièce-titre est-elle une parodie de Limp Bizkit ou un majeur levé en direction du rap métal? Difficile à dire… Heureusement, le disque ne manque pas d’humour (voir V.I.P., sorte de spoken word dans lequel Ig vomit sur les célébrités), ce qui offre tout de même quelques plaisirs, mais je commence à préférer le vieux Iggy à l’ado attardé.
Guide albums
Iggy Pop
Beat em up
Virgin, 2001