Ingrid St-Pierre
L'escapade

Dire des chansons d’Ingrid St-Pierre qu’elles sont mignonnes tient presque du pléonasme tant l’adjectif a souvent été employé pour décrire l’ingénuité revendiquée de l’auteure-compositrice, une facette de son personnage qui fait toujours autant merveille sur ce deuxième album aux arrangements plus élaborés. Il faudra donc insister à partir de maintenant pour célébrer aussi les perles de mélancolie sobrement endimanchées (le violon chinois de Feu de Bengale) que la pianiste taille dans une série de vibrantes histoires d’amour en sursis. Seule la chorale dans Les elles pèche par excès de joliesse dans cette escapade qui révèle une Ingrid plus grave et plus charnelle (la pudique Les avalanches) qu’au premier rendez-vous.