L’une des grandes qualités d’États d’amour, le second compact d’Isabelle Boulay, était son uniformité. Un seul univers qui nous enveloppait de la première à la dernière minute. Avec ses treize invités, Scènes d’amour, son plus récent disque enregistré en spectacle, ne pouvait prétendre au même résultat. Le très bon (son duo avec France D’Amour) côtoie le très ordinaire (avec Serge Lama); la complicité évidente (le dernier couplet de Naufrage, avec Bigras, est à mourir de bonheur) croise la collaboration forcée (version molle de Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours avec Gildor Roy). Même ses interprétations en solo manquent de direction. De La Ballade de Jean Batailleur à Tandem, d’Amsterdam à Couleur café, on cherche en vain une certaine cohérence, un lien quelconque, autre que la voix inestimable de la chanteuse. En show, sans doute. Sur disque, pas sûr.
Guide albums
Isabelle Boulay
Scènes d'amour
Sidéral/GAM, 2000