Sans doute est-ce une question d’attentes, mais les premières écoutes du disque solo de Jack White déçoivent. Sur ce 11e album en 13 ans (si on inclut la discographie des White Stripes, des Raconteurs et de Dead Weather), le grand Jack paraît brouillon sur le plan mélodique. La redite le guette à tout instant. Lorsqu’on arrive enfin à la conclusion qu’il devrait mettre ses terres en jachère, les passages moins explosifs de Blunderbuss finissent par nous avoir à l’usure: la clarinette dans Love Interruption, les nappes de guitare slide dans la pièce-titre, le piano exploratoire dans Weep Themselves to Sleep. Si le chanteur gagne à s’affranchir du registre rock primaire, il aurait pu aller encore plus loin, surtout après l’avoir entendu chanter avec grâce sur le Rome de Danger Mouse et Daniele Luppi.
Guide albums
Jack White
Blunderbuss
Third Man/Columbia, 2012