Jacno
French Paradoxe

Si son nom n’évoque strictement rien sur nos côtes, en France, Jacno est une sorte de monument. Parce qu’il a fondé l’un des premiers groupes punk hexagonaux (Les Stinky Toys, qui ont eu l’insigne honneur d’être le seul groupe français à apparaître sur la couverture du Melody Maker) et qu’il a traversé les années 80 sur un implacable single à synthés (Rectangle, qu’il reprend ici en version instrumentale), on lui voue une sorte de culte. C’est sûrement un type fascinant, mais son retour, avec French Paradoxe, déçoit. C’est subtil, voire goûteux par moments (surtout quand les invités, de Miossec à Helena Noguerra, en passant par Arthur H., se font entendre), mais sur la durée, ces anémiques mélodies synthétiques finissent par tourner à vide. Entre une inutile reprise de Vian (J’suis snob, dont on devine difficilement le second degré) et des instrumentaux rachitiques, French Paradoxe manque de chair.