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Villeray: Jamais assez de soleil

Villeray
Jamais assez de soleil

Grands Vents/Sélect, 2002

Ils ont des bébés, une petite vie de quartier pépère, leur linge est toujours bien plié; avec Villeray, on soupe toujours à six heures pile. C’est du moins l’impression qui se dégage (encore) du cinquième album que signent Éric Sénécal et Stéphane Tremblay. Aux olympiques du folk pantouflard, ils font des chronos… très lents. C’est quand même fascinant, cette indéfectible obsession pour Beau Dommage, offerte ici sans gêne, dans la prose (Bon Été, Sarah Murphy) comme dans l’esprit (sur Comme un oiseau, on n’a aucun mal à identifier Catherine Lambert en Marie-Michèle de service). Et puis il y a Harmonium, période 74-75, extrapolé à grand renfort d’accords sur la sèche, puis America (Déluge de lumière), etc. Original, n’est-ce pas? Même si j’ai à peu près leur âge, je ne me sens nullement interpellé par leur petit confort existentialiste fin de trentaine, ni par la complaisance de leurs rimettes faciles, exaspérantes de fadasserie. Mais évidemment, je n’ai rien compris.