Construit par un seul homme ivre d’apocalypses joyeuses, autour de deux, trois incontournables dont on reconnaît la facture, telles Le Malheur et Tangerine, le premier Jean Leclerc – sans trahir Leloup et son je-m’en-foutisme – offre quelques accomplissements remarquables. D’abord, en quittant une peau usée, Leclerc a réussi à garder pied dans son époque en offrant une pop plus imprévisible, tordue de belles trouvailles comme les Mygales jaunes idiotes et paniquées. Il a aussi eu le temps de s’inventer un son, hybride des Ventures et du funk psychédélique noir ramené des seventies où tout se fonde sur des guitares acides avec quelques points d’orgue idiots (Cowboy Groove). Dans sa solitude, Leclerc a finalement fait aboutir sa fusion paroles/musique. Un disque marrant et cruel comme une BD d’Al Cap, généreux (17 titres!) et authentique.
Guide albums
Jean Leloup, Jean Leclerc
Mexico
Roi Ponpon/DEP, 2006