Jean-Louis Murat
Mustango

Malgré les apparences, Mustango n’est pas «l’album américain» de Murat. Préparé dans son Auvergne natale, puis enregistré entre Tucson et New York avec certains des musiciens américains les plus originaux du moment (Calexico, Marc Ribot, Eszter Balint), Mustango est plus que la somme de ses parties. On pourrait parler de western auvergnat, comme Morricone faisait du western spaghetti. Un monde imaginaire dans lequel on retrouve Murat tel qu’en lui-même, complexe et paradoxal, tantôt grandiloquent (voir les 10:20 de Nu dans la crevasse, avec choeur gospel en prime), tantôt simple et presque naïf (Polly-Jean, pour PJ Harvey). Comble du paradoxe, c’est sur Calexico, vibrant hommage à ses nouveaux amis, qu’il avoue, candidement: «Oui je vois mieux qui je suis moi là…» Non, Mustango n’est pas un album américain, c’est du pur Murat, et du meilleur cru à part ça.