À la première écoute, le nouveau Jarre déstabilise l’amateur des ambiances éthérées d’Oxygène, mais mérite qu’on s’y attarde. Sur Téo & Téa, le célèbre compositeur français délaisse l’électro ambiant de ses débuts pour des sonorités club de yuppies branchés. Taillé sur mesure pour les planchers de danse, l’opus s’aventure dans des rythmiques très carrées aux motifs minimalistes mais accrocheurs (la très eighties Vintage). Une certaine sensualité se dégage de l’ensemble volontairement rétro (voire vieillot par bouts), agrémenté d’échantillonnages robotiques à la Kraftwerk (Touch To Remember) et de voix féminines aguichantes (Beautiful Agony, Partners In Crime). Le tout servi par une production étoffée et impeccable mettant en relief la griffe sonore du maître. Non, Jarre n’a rien à envier aux jeunes loups de la scène électronique actuelle avec cet exercice de house texturé, lascif et sophistiqué. Belle réussite.
Guide albums
Jean-Michel Jarre
Téo & Téa
Aero/Warner, 2007