La dernière version musicale de Metropolis, chef-d’ouvre du cinéma muet, composée par Giorgio Moroder dans les années 80, était malheureusement très marquée par les défauts de son époque. Jeff Mills nous en présente une autre, également très influencée par cette période. Cependant, plutôt que d’y sentir l’influence de Vangelis, on y découvre un Kraftwerk modernisé: les sons répétitifs et mécaniques conviennent merveilleusement bien à la sensibilité de ce D.J. de Detroit. Avec l’aide de ses appareils électroniques, il offre une analogie avec un des thèmes principaux de l’ouvre, c’est-à-dire le paradoxe de la machine par rapport à la sensibilité humaine. Jeff Mills n’a pas délaissé pour autant sa sonorité techno que l’on retrouve sur certaines pièces rythmées: il a tout simplement introduit plus d’ambiances sombres, se pliant ainsi admirablement bien à la structure de la trame sonore.
Guide albums
Jeff Mills
Metropolis
Tresor/Fusion III, 2000
