Si la densité est quelque chose qui peut rebuter, elle se révèle sous des facettes intrigantes pour J’envoie: arythmie, multi-segmentation, expérimentation. Sur son EP La Vitesse des chats sauvages, le quatuor hullois prend l’auditeur d’assaut à l’aide d’une façade bétonnée de jazz instrumental au groove post-rock indéniable soutenu par des euphonies tantôt menaçantes, tantôt mélancoliques. La défiante Rudesse, par sa batterie funky et ses touches de clavier cinématographiques – serait-ce des jappements de chien que l’on entend à mi-parcours? – hypnotise comme le ferait un bon David Lynch, alors que le solo de guitare d’Arena laisse tout simplement pantois. Au final, La Vitesse des chats sauvages convainc et impressionne, ne serait-ce que par la virtuosité de ses quatre musiciens.
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J'envoie
La Vitesse des chats sauvages
E-Tron Rec., 2010