U2, John Lennon, REM et une demi-douzaine de classiques des années 70. On n’aurait rien à cirer de ce répertoire de reprises opportunes si l’interprète ne se nommait Joe Cocker et si sa phase Hollywood-blockbuster n’était heureusement derrière lui depuis quelques albums. Les chansons passablement déformées sont toujours rendues avec une certaine intensité frisant parfois la sauvagerie, une part de conviction réelle, le tout agrémenté d’arrangements intelligents mais convenus. On regrettera cependant l’abus de ballades un peu trop sucrées au détriment de titres funk-soul plus appropriés à cet organe gargarisé au whisky, telle la plus belle réussite de l’album: Chain of Fools. Compensé par l’étonnante version à consonance folklo-irlandaise du One de U2, le massacre de Everybody Hurts en finale pourrait passer presque inaperçu. Tout comme Cocker est passé près d’un vrai bel album d’interprète. Ça sent la retraite.
Guide albums
Joe Cocker
Heart & Soul
Universal Music, 2005