Fordlandia réfère au petit village américain recréé en Amazonie par Henry Ford dans les années 20 pour avoir du caoutchouc à portée de main. Deuxième jalon d’une trilogie inspirée des noms de marques américains (la dernière fois, c’était IBM), cet opus majestueux du compositeur islandais saisit d’abord par sa beauté austère. Encore une fois, Jóhannsson a travaillé, pour les cordes, avec un prestigieux orchestre de 50 musiciens à Prague et enregistré ses orgues dans des églises caverneuses de la Scandinavie. Un mélange de gravité et d’apaisement se dégage de ces pièces lentes, peut-être en raison de l’idée qui les porte: celle des utopies déchues, une image de la jungle qui repousse à travers les ruines de Fordlandia.
Guide albums
Jóhann Jóhannsson
Fordlandia
4AD, 2009