La question n’est pas de savoir si les puristes vont hacher menu le répertoire hyper-convenu d’une ronflante banalité de ce premier disque de jazz de Johanne Blouin, qui, au demeurant, a l’honnête prétention de vouloir divertir (inclus dans votre forfait-croisière), mais de s’interroger sur l’opportunisme flagrant qui plane au-dessus de l’initiative. Blouin nous fait le coup de la chanteuse mature, à la croisée des chemins, elle qui s’est fait un nom sur le dos de Félix, de Ferland et du père Noël, trois massacres en règle. Désolé, mais New York et ses musiciens n’y changeront rien. Sa voix, correcte sans plus, ne fait que pasticher ces monuments déjà trop visités du jazz. Pour le goût du risque, on repassera.
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Johanne Blouin
Everything Must Change
Justin Time, 2000