Le mélomane qui se méfie de l’album «retour aux racines», un recours exhalant souvent un parfum de désespoir, peut baisser sa garde devant ce Winter nouveau, très inspiré. Coup de chapeau aux Muddy Waters, Jimmy Reed et Chuck Berry, au son desquels le guitariste albinos s’est fait la main, Roots roule sur un sauvage moteur de 67 ans admirablement bien huilé. Chaque chanson (sauf une) est le théâtre d’une apparition amicale: frérot Edgar, Derek Trucks et John Medeski (qui se signale en authentique bluesman dans Come Back Baby) s’invitent à cette fête ayant tous les heureux attributs de la séance d’enregistrement à la bonne franquette. Parce qu’on joue du bon blues comme on joue du bon hockey: en revenant à la base.
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Johnny Winter
Roots
Megaforce, 2012