Joni Mitchell
Shine

Décidément, c’est la saison Joni Mitchell! Cinq ans après ses prétendus adieux à la musique, l’auteure-compositrice-interprète et désormais peintre délaisse pinceaux et chevalet pour nous offrir Shine, ce joyau brillant qu’on n’attendait plus, alors que le pianiste Herbie Hancock rend hommage à l’ange blond de la chanson canadienne en reprenant certaines de ses plus célèbres oeuvres sur River: The Joni Letters. Entourée de vieux complices, Mitchell propose neuf nouveaux morceaux, dont elle signe tous les textes (sauf If, d’après le poème de Rudyard Kipling), et revisite son emblématique Big Yellow Taxi dont le propos environnementaliste est resté d’actualité. Pour son exploration jazz du répertoire Mitchell, Hancock a convoqué lui aussi quelques fidèles comparses: le guitariste Lionel Loueke, le contrebassiste Dave Holland et le saxophoniste Wayne Shorter. À leurs côtés, défilent trois chanteuses-étoiles (Corinne Bailey Rae, Norah Jones et Tina Turner), sans oublier Leonard Cohen, qui livre une lecture solennelle de The Jungle Line. Dans les deux cas, il s’agit d’albums majeurs qui réaffirment, si besoin était, le caractère unique et essentiel de l’oeuvre de Mitchell.