Jorane
16 mm

Sur son premier album, le bien nommé Vent fou, la chanteuse et violoncelliste Jorane affichait les défauts et les qualités de son jeune âge.16 mm serait-il le disque de la maturité? Jorane semble avoir compris que sa voix était tout aussi évocatrice (sinon plus) lorsqu »elle chantait sans paroles, laissant ainsi à l »auditeur le choix d »illustrer à sa guise ces petites vignettes pour films imaginaires. Plus qu »à Tori Amos, à qui on l »a souvent comparée, Jorane fait penser tour à tour à Dead Can Dance, Laurie Anderson ou même aux Cocteau Twins, pour le phrasé. Comparaisons effacées aussi vite qu »elles sont apparues, puisque quelques pièces embrassent le rock, le jazz, voire le blues; alors que d »autres sont résolument gothiques (on croit même croiser la glaciale ligne de basse de Bela Lugosi »s Dead de Bauhaus). Références ou pas, au bout de ces 70 minutes bien tassées, ce sont les cordes (vocales et autres) de Jorane qui nous restent en tête. Un pas en avant