Joshua Redman
Elastic

En 93, le saxo Joshua Redman devenait une superstar du jour au lendemain. Une véritable coqueluche. Son nom était sur toutes les lèvres. Ce plaisir évident de jouer semblait s’enraciner directement chez Sonny Rollins. Entre-temps, des souffleurs comme Joe Lovano ou Chris Potter méritent l’attention de la critique. Le 10e disque de Redman confirme qu’il a assimilé les harmonies de Monk, de Trane, de Miles. Le saxo se présente en trio: Sam Yahel (découvert chez Naxos) à l’orgue et Brian Blade à la batterie. C’est une formule qui n’est pas convaincante. Il manque quelque chose comme un guitariste. Il y a peu d’échanges entre Redman et Yahel. Il faut attendre Unknowing, News from the Front et Letting Go pour retrouver la modernité dont on sait Redman capable. Peut-être sommes-nous hypnotisés par l’excellent jeu de Blade à la batterie. Elastic intéressera les musiciens engagés dans cette voie (le duo Shorter/Zawinul nous revient en tête), mais les plus doués rivaliseraient. Malgré le groove associé au funk et au soul, on aimerait que Redman, comme l’a fait Brad Mehldau, creuse des avenues plus fortes.